Hydraulique

Hydraulique cistercienne

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L’hydraulique

Le chapitre 66 de la Règle de saint Benoît, prévoit que le monastère doit « autant que possible, être disposé de telle sorte que l’on y trouve tout le nécessaire, à savoir l’eau, le moulin, le jardin, des ateliers pour que l’on puisse pratiquer les divers métiers à l’intérieur de la clôture». Dans son enclos, l’abbaye se présente comme un ensemble cohérent et complet, un chef-d’oeuvre de maîtrise de l’espace et de l’organisation sociale. Dans la logique du site, « c’est la distribution d’eau, si nécessaire à toute vie communautaire, qui dicte en quelque sorte l’implantation des bâtiments ».

Léon PRESSOUYRE : Le rêve cistercien – 1990

                                

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L’installation de l’abbaye n’a pu se faire que grâce aux travaux de «génie civil» des cisterciens, répertoriés sur le cadastre Napoléonien de 1826, et encore visibles dans le paysage actuel :

       - Elargissement du vallon par déplacement de la Vaux canalisée et rejetée contre les côteaux Nord et Est.

       - Stabilisation des terrains marécageux par un champs de pieux en chêne.

    - Barrage du vallon au sud par des travaux de soutènement qui ne sont plus visibles qu’au niveau de l’emplacement de la chute de l’ancien moulin du bourg et qui supporte la terre de remblai d’un plateau de près de 3 mètres sur sa plus grande épaisseur, s’inclinant en pente douce vers la Vaux au Nord.

       - Aménagement d’une rayère commandée par une vanne de dérivation au Pré de Baune. Elle va fournir de l’eau «domestique» courante et sous pression aux bâtiments et installations de l’enclos

Chutes créées sur la Vaux : - au Pré de Baune, à l’entrée de la clairière Ouest - à l’entrée dans le bourg, après apport du Gibergeon.

       - Moulins établis sur la Vaux, depuis Librecy à l’amont jusqu’au moulin de la Carolle à la sortie du bourg etpassant par le moulin banal à trois roues sur la rayète du bourg.

         - Digues en amont retenant deux étangs pour viviers et formant zone tampon en période de crues

 

                   

 

LES SOUTERRAINS

Ces installations réalisées, la distribution de l’eau se fait par un réseau de souterrains maçonnés complété de canalisations de distribution en bois, creusées dans des troncs d’arbres et de plus petites canalisations raccordées par des manchons en fer pour l’adduction d’eau vers les bâtiments conventuels ou d’étroites canalisations en pierre vers les fontaines, bassins, vergers, potagers, ateliers, viviers...

Repartant des bâtiments conventuels, un autre réseau de souterrains rassemble les eaux usées et des latrines pour les évacuer vers un grand collecteur qui se jette dans la Vaux en amont du pont de l’église paroissiale.

               

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LES MOULINS

 

Utilisant les eaux courantes, les moines ont favorisé l’établissement de nombreux moulins. Dès 1141, l’enclos monastique a son moulin et au XIVème s l’abbaye possède des moulins ainsi que des parts. Tous, sauf quelques-uns, se situent sur de petits cours d’eau locaux en aval de l’abbaye. Ces moulins sont implantés sur biefs selon une tradition ancienne, ou sur digue d’étang, particularité régionale liée à la multiplication des plans d’eau aux XIème et XIIème siècle permettant le drainage des sols et le développement de la pisciculture.  Les moines ayant obtenu très tôt des droits de pêche dans les rivières des seigneuries voisines, l’abbaye n’exploite que fin XIIIème siècle les viviers et plus tard les étangs poissonneux.

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